Monsieur Gustave AZAÏS - directeur artistique - décide d’ouvrir en 1917 au 15 Rue Maréchal FOCH un théâtre et une brasserie dénommés le « Café de l’Univers ».
En 1921, il change d’appellation et devient ainsi : le « Petit Casino de Vichy, établissement de jeux et divertissements ».
Entre 1926 et 1929, des travaux conséquents sont réalisés par les architectes Antoine CHANET et Jean LIOGIER. Henri FIORI en devient dès lors l’administrateur général.
Le fronton de la façade du bâtiment était alors décoré par une figure sculptée sous la forme d’une jeune femme aux pieds posés sur une roue ailée, aux mains fixées sur des cornes immenses d’où s’échappait une abondante chute de fruits en haut relief.
Sur la partie supérieure de l’édifice, un campanile s’élevait à 32 m du sol et se terminait en une superposition d’arcades lumineuses revêtues d’« émo-vitrail » (nouveau procédé inventé par GRENUT, constitué de mosaïques de verres de couleurs translucides laissant ainsi traverser la lumière), ainsi qu’une lanterne octogonale. La façade était également ornée d’un panneau hexagonal de 35 m2.
Le bâtiment, en forme de quadrilatère est construit sur trois niveaux.
Le sous-sol était divisé en pièces cimentées qui servaient de dépôts, caves à vins, verreries et autres pour l’exploitation de l’ancienne brasserie et qui n’existent plus aujourd’hui.
Le rez-de-chaussée comprenait une brasserie, et deux salles de jeux, également disparues : « la salle de baccara », actuelle « salle Madeleine DANY » du Musée Municipal ; et « la salle de la boule », actuelle salle de conférence de 140 places « Roger CAILLOIS » qui comportaient toutes les deux de grandes verrières aux plafonds composées de superbes vitraux réalisés par l’artiste et maître verrier Francis CHIGOT.
Un grand escalier central, éclairé par trois vitraux de style Art-Déco représentant la Comédie, la Tragédie et la Musique (Francis CHIGOT – 1929), permet d’accéder à l’étage et au théâtre.
Ce théâtre, construit à l’italienne, c'est-à-dire avec des dimensions plus modestes que celles d’un théâtre classique permettant ainsi au public de percevoir bien plus en finesse le jeu des comédiens, dispose d’une acoustique spécialement adaptée à la voix parlée.
Pouvant accueillir jusqu’à 477 spectateurs, la salle se présente sur un plan en forme de « U », structuré en étages et balcons. Le niveau orchestre abrite cinq loges de quatre places chacune ainsi que la cabine de régie sons et lumières.
La scène, légèrement surélevée, mesure 8 m par 6 m. Le rideau, tout comme les fauteuils, datent de l’inauguration du Centre Culturel en 1961.
Le plafond est décoré de plusieurs bandeaux de fleurs, accompagnés de quatre masques dorés issus de la « Commedia dell’arte ».
L’établissement fonctionna jusqu’au début de la 2nde guerre mondiale. Début juillet 1940, le théâtre est mis à la disposition des députés qui y installent leur Chambre et y préparent ainsi la séance de l’Assemblée Nationale du 10 juillet suivant au Grand Casino (Opéra) au cours de laquelle furent votés les pleins pouvoirs constitutionnels au gouvernement sous l’autorité du Maréchal Pétain et la fin de la IIIème République.
En 1943, le Petit Casino est occupé par la Milice qui y installe des cellules et des salles d’interrogatoire. Les tortures pratiquées sur les détenus au vu et au su de tous marquèrent durablement la mémoire des vichyssois.
En 1954, la Ville de Vichy fait l’acquisition du bâtiment et décide d’y aménager un centre culturel. D’importants travaux de transformation sont entrepris. En 1957, la façade en béton armé est ainsi épurée et revisitée par l’architecte Jean POUPLOT.
Le fronton de celle-ci laisse désormais apparaître neuf icônes / motifs sculptés, symbolisant l’expression théâtrale de la Comédie ou Tragédie, les Arts Plastiques, la Musique, la Danse, la Poésie Lyrique et La Littérature, de même que « la coiffe » ou « chapeau à deux bonjours », emblème du « Bourbonnais ».
Le 25 juin 1961, le Centre Culturel Valery-Larbaud est officiellement inauguré et abrite alors les quelques 15 000 volumes de l’écrivain vichyssois acquis par la Ville en 1948 (conservés aujourd’hui à la médiathèque). En 1963, la bibliothèque municipale ainsi que des salles de conférences sont installées au rez-de-chaussée tandis que le hall d’entrée est destiné aux expositions locales, le théâtre retrouvant alors sa vocation première de salle de spectacles.
En 1985, à l’occasion du transfert de la bibliothèque vers la médiathèque actuelle, le musée municipal est ouvert au rez-de-chaussée. Il renferme diverses collections d’objets, de peintures et sculptures des XIXème et XXème siècles, réparties en cinq salles : salle d’archéologie - salle Pierre BOURUT (don d’œuvres d’art à la ville de Vichy en 1985) - salle Louis NEILLOT (1898-1973 - Artiste peintre - legs d’œuvres à la ville en 1988) - salle Madeleine DANY (legs d’œuvres à la ville en 1994) - salle de philatélie (renfermant des objets déposés par la « Société Philatélique de Vichy » et le « Musée de la Poste de Paris »).
En 1997, Léon MARTINEZ cède à la ville de Vichy une œuvre d’art intitulée « Les Naïades » réalisée par son père Raymond MARTINEZ (1898-1969), laquelle sera restaurée et intégrée au hall du Centre Culturel. Ce tableau évoque de façon allégorique les sources, emblèmes des villes d’eaux et stations thermales françaises.
Depuis 2019, Vichy Culture assure la programmation, la gestion administrative et financière du Centre Culturel.
Actuellement, au-delà de son théâtre, et de sa salle de conférences, le Centre Culturel demeure un espace privilégié pour diverses expositions, car il dispose également au 20, Rue Maréchal FOCH, de deux salles, l’une de 180 m2, l’autre de 460 m2, dénommées « Constantin WEYER » et « Pierre COULON ».
Ce document a été réalisé par les Archives Municipales de Vichy – Photos : Fonds G. Carrier / Archives Municipales
Tel. 04 70 30 17 86 – Email : archives@vichy-communaute.fr