LA ESMERALDA

Adaptation de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, sur un livret de la main même de l’écrivain, l’opéra La Esmeralda n’a pas connu le destin qu’il mérite. 
 
Après une première bien accueillie en 1836, l’œuvre fit polémique pour des raisons politiques, mais aussi sociétales. Louise Bertin, femme porteuse d’un handicap moteur, est décriée par la critique de l’époque qui lui dénie la capacité de composer une œuvre d’envergure. La compositrice semble avoir trouvé un double fictionnel dans le personnage d’Esmeralda, harcelée et méprisée par un groupe d’hommes qui ne peuvent tolérer sa liberté.
Les adaptations postérieures du roman de Victor Hugo ont romantisé l’amour de Quasimodo, Phœbus et Frollo pour Esmeralda. Mais le livret d’Hugo nous fait revenir à la source de l’histoire : le récit d’une femme, étrangère, désirée par un Phœbus belliqueux et un prêtre perfide, victime d’agression sexuelle et qui se retrouve coupable.
La metteuse en scène, Jeanne Desoubeaux, redonne la place aux mots d’Hugo pour le grand retour de cet opéra injustement oublié. Elle situe l’action dans la cathédrale actuelle peuplée d’échafaudages. 
L’ensemble Lélio fait revivre la musique de Louise Bertin sur des instruments d’époque, sous la direction de Benjamin d’Anfray.

ATTENTION Certaines scènes, notamment de violences sexuelles, peuvent heurter la sensibilité des spectateurs